Enfants réfugiés et demandeurs d'asile : quels sont leurs besoins et leurs défis particuliers ?1/12/2025
Les milieux éducatifs au Québec font un travail remarquable pour accueillir et accompagner les familles, dont les familles demandeuses d'asile et réfugiées. Ils s’assurent que chaque famille se sente à l’aise, en sécurité, qu’elle soit écoutée et qu’elle bénéficie d’un soutien éducatif de qualité. Cependant, quels sont les besoins et les défis particuliers des familles demandeuses d'asile et réfugiées dans le contexte éducatif ? Il est important de comprendre toute la complexité de leur situation, c’est-à-dire ce qu’elles ont vécu dans les camps et pendant leur traversée d’un pays à l’autre, mais aussi les raisons qui les ont poussées à fuir leur pays. Dans ce qui suit, nous allons mettre en lumière :
1. LE TÉMOIGNAGE D'UNE ÉDUCATRICE À L'ENFANCEElle compte plus de 30 années d'expérience dans les centres de la petite enfance (CPE) au Québec et est arrivée au Canada sous le statut de réfugié durant son enfance. Elle nous partage son témoignage sous le couvert de l'anonymat afin de protéger l’identité de ses proches. Les récits de vie des familles et du personnel réfugiés sont souvent marqués par des souvenirs douloureux, des traumatismes et la perte tragique de personnes chères. L’éducatrice, animée par la mission de Couleurs d’enfants, qui est de favoriser l’inclusion dès la petite enfance, a consenti à témoigner sur son expérience personnelle, depuis ses traumatismes d’enfance jusqu’à l’âge adulte. Elle souhaite ainsi éclairer le public sur les défis auxquels font face les familles (parents et enfants) ainsi que des membres du personnel demandant l’asile ou étant des réfugiés dans le contexte éducatif. Voici son histoire : Je suis née au Chili dans la dictature militaire d'Augusto Pinochet. Sous sa dictature, un coup d'État avait gangrené le pays pendant 16 ans du 11 septembre 1975 jusqu'au 11 mars 1990. Ce coup d'État a fait plus de 3200 morts, autour de 38 000 personnes torturées et plusieurs milliers de personnes exilées. Je devais avoir 4-5 ans quand ma famille s'est enfouie du Chili et s'est réfugiée dans un camp en Argentine. Tout mon monde s'est écroulé. Je me souviens des bombardements et de la fusillade qui provenaient des militaires et des hélicoptères. Je me souviens qu'un jour, un militaire avait cogné à la maison pour ensuite rentrer de force avec une arme braquée à la main contre nous. J'étais traumatisée. La priorité de mes parents, ce n'était pas de jouer avec nous ou de veiller à notre éducation. C'était de mettre la famille à l'abri et en sécurité. De l'Argentine, nous avons reçu l'autorisation de résider sous le statut de réfugié en Angleterre. On a vécu en Angleterre pendant 1 an. Mon père nous annonça que nous devons partir pour le Canada afin de rejoindre son frère. Mes parents voulaient que la famille soit réunie le plus possible dans un même lieu. Donc, j'ai déménagé au Canada avec ma famille. J'ai vécu beaucoup de changement, de déménagements dans des camps et de traumatismes liés au coup d'État durant l'enfance. Je n'arrivais pas à fermer l'œil la nuit tellement que j'avais peur qu'une bombe nous tombe dessus. Je faisais beaucoup de cauchemars. Dans la cour d'école, chaque fois que j'entendais le bruit d'un hélicoptère, mon cœur arrêtait de battre, je retenais mon souffle et j'allais me mettre à l'abri même si j'étais au Canada et dans un pays sécuritaire. Compte tenu du fait que de nombreux milieux éducatifs accueillent des familles réfugiées et demandeuses d’asile, et que plusieurs d'entre nous n'avons suivi de formations en immigration, sur l'approche interculturelle ainsi que sur les défis d'adaptation, quels sont les moyens, à part la formation, à notre disposition pour améliorer l’accueil et l’accompagnement de ces familles ? 2. Saisir les différents contextes |
Selon le Ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration : « Depuis 2015, le nombre de personnes immigrantes réfugiées et en situation semblable avait augmenté sensiblement. |
La grande majorité de ces personnes nouvellement arrivées provenaient de la Syrie. On constate un fléchissement à partir de 2018 pour atteindre 5 435 personnes immigrantes réfugiées et en situation semblable en 2023. En 2023, les personnes immigrantes âgées de 25 à 34 ans au moment de leur admission sont les plus nombreuses avec 14 670 personnes, et représentent 28 % du total. Les jeunes de 0 à 14 ans suivent avec 23 %.»
(Source : Ministère de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration ( Institut de la statistique du Québec année 2006 à 2023). Nombre de personnes immigrantes admises. Statistique Québec.https://statistique.quebec.ca/docs-ken/vitrine/occupation-vitalite-territoire/documents/demographie_02.pdf)
(Source : Ministère de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration ( Institut de la statistique du Québec année 2006 à 2023). Nombre de personnes immigrantes admises. Statistique Québec.https://statistique.quebec.ca/docs-ken/vitrine/occupation-vitalite-territoire/documents/demographie_02.pdf)
Les 4 principaux pays de persécution des familles réfugiées (statut permanent)
Selon l’ONU, le Canada a réinstallé plus de 50 000 réfugiés en 2023, provenant pour la plupart de l’Afghanistan (16 600), de l’Érythrée (9200), de la Syrie (8400) et de la Somalie (4300).
Les principales raisons pour lesquelles les familles réfugiées ou demandeuses d’asile quittent leur pays d’origine.
- La persécution des groupes marginalisés
Exemples de groupes marginalisés : les membres de la communauté LGBTQIA+, les partis politiques ou leurs opposants, les minorités ethniques, les minorités religieuses, les femmes et les personnes en situation de handicap et ayant des besoins particuliers.
- Les guerres
- La turbulence politique ou les coups d'État
- Le réchauffement climatique
Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés :
« Les déplacements forcés liés aux changements climatiques ne sont plus ni une hypothèse ni une projection. On calcule qu’en moyenne, depuis 2008, 21,5 millions de personnes ont été déplacées chaque année de force, à cause de catastrophes, telles que des inondations, des tempêtes, des incendies ou des températures extrêmes.»
(Source : Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (2022, 15 septembre). Vers une augmentation croissante du nombre de réfugiés climatiques. OXFAM France.
https://www.oxfamfrance.org/migrations/vers-une-augmentation-croissante-du-nombre-de-refugies-climatiques/)
3. Les rapports particuliers à l'histoire des familles réfugiées
Racontez son histoire et son parcours de vie
Dans les milieux éducatifs, il est courant, lors de la rencontre de parents en début d'année, d'inviter ceux-ci à raconter l'histoire et le parcours de vie de leur (s) enfant (s).
Ces informations permettent au personnel en éducation à l'enfance de dresser un portrait juste et global de l'enfant, de connaître ses défis et ses besoins spécifiques. De plus, ces informations aident, par la suite, le personnel en éducation à l’enfance à mettre sur pied un plan d'intervention stratégique pour répondre aux besoins de chaque enfant du groupe et pour mieux les accompagner.
Toutefois, en contexte pluriethnique et multiculturel, certaines informations demeurent sensibles à demander aux parents. Par exemple, de demander le lieu de naissance de l'enfant. Est-il né au Québec, ailleurs au Canada ou à l'extérieur du pays ? Quelles sont les origines de la famille ? Si elles ont été contraintes de quitter le pays, est-ce en lien avec des facteurs externes (persécutions, guerres, coup d'État) ?
Ces informations permettent aux membres du personnel en éducation à l'enfance d’avoir un meilleur aperçu :
La formation pour les milieux éducatifs sur l'approche interculturelle offre des trucs et astuces aux membres du personnel en éducation à l'enfance pour aborder ces sujets sensibles auprès des parents. De plus, elle aide les membres du personnel en éducation à l'enfance à mettre sur pied un plan stratégique adapté pour accompagner ces familles.
Ces informations permettent au personnel en éducation à l'enfance de dresser un portrait juste et global de l'enfant, de connaître ses défis et ses besoins spécifiques. De plus, ces informations aident, par la suite, le personnel en éducation à l’enfance à mettre sur pied un plan d'intervention stratégique pour répondre aux besoins de chaque enfant du groupe et pour mieux les accompagner.
Toutefois, en contexte pluriethnique et multiculturel, certaines informations demeurent sensibles à demander aux parents. Par exemple, de demander le lieu de naissance de l'enfant. Est-il né au Québec, ailleurs au Canada ou à l'extérieur du pays ? Quelles sont les origines de la famille ? Si elles ont été contraintes de quitter le pays, est-ce en lien avec des facteurs externes (persécutions, guerres, coup d'État) ?
Ces informations permettent aux membres du personnel en éducation à l'enfance d’avoir un meilleur aperçu :
- Des cultures d’origine de l’enfant qu’il partage à la maison et dans le milieu éducatif ;
- Des statuts d’immigration des familles (réfugiées, demandeuses d’asile, adoptées au niveau international ou national, Québécoises ou Québécois de première ou deuxième génération, nouveaux arrivants) ;
- Du plan d’intervention adapté aux besoins spécifiques de chaque enfant du groupe ;
- Des ressources d’aide et de soutien accessibles pour les familles.
La formation pour les milieux éducatifs sur l'approche interculturelle offre des trucs et astuces aux membres du personnel en éducation à l'enfance pour aborder ces sujets sensibles auprès des parents. De plus, elle aide les membres du personnel en éducation à l'enfance à mettre sur pied un plan stratégique adapté pour accompagner ces familles.
Les rapports particuliers à l'histoire des familles réfugiées.
« Les familles réfugiées développent des rapports particuliers à l'histoire en fonction de la trajectoire de leur exil, des types de conflits qu'elles ont vécus dans leurs pays d'origine et, enfin, de la médiatisation dont ces conflits ont fait l'objet. »
(Source : Legault, G., & Rachédi, L. (2008). L'intervention interculturelle (2e éd., p. 254, par. 3). Gaëtan Morin.)
Toujours d'après l'extrait du livre, on peut distinguer quatre (4) principaux rapports à l'histoire :
« Les familles réfugiées développent des rapports particuliers à l'histoire en fonction de la trajectoire de leur exil, des types de conflits qu'elles ont vécus dans leurs pays d'origine et, enfin, de la médiatisation dont ces conflits ont fait l'objet. »
(Source : Legault, G., & Rachédi, L. (2008). L'intervention interculturelle (2e éd., p. 254, par. 3). Gaëtan Morin.)
Toujours d'après l'extrait du livre, on peut distinguer quatre (4) principaux rapports à l'histoire :
1) L'histoire comme témoignage sociale
« L'histoire est associée aux personnes qui ont été témoins des atrocités de guerres, qui ont vu des massacres et qui ont assisté à des exécutions expéditives. [...] L'impuissance du passé se transforme en responsabilité collective, les survivants se donnant en quelque sorte comme mission de témoigner, mais aussi d'honorer la mémoire des morts dans leur pays d'origine. »
(Source : Legault, G., & Rachédi, L. (2008). L'intervention interculturelle (2e éd., p. 255, par. 2). Gaëtan Morin.)
Ce lieu consacré au récit familial offre aux familles l’opportunité de rendre hommage à leurs défunts en partageant leur histoire. Les mieux éducatifs inclusifs peuvent inviter les familles à raconter leur histoire auprès du personnel en éducation à l'enfance ou les inviter à raconter une histoire aux enfants à l'aide d'un livre. Exemple : C'est quoi un réfugié ? de Élise Gravel.
(Source : Legault, G., & Rachédi, L. (2008). L'intervention interculturelle (2e éd., p. 255, par. 2). Gaëtan Morin.)
Ce lieu consacré au récit familial offre aux familles l’opportunité de rendre hommage à leurs défunts en partageant leur histoire. Les mieux éducatifs inclusifs peuvent inviter les familles à raconter leur histoire auprès du personnel en éducation à l'enfance ou les inviter à raconter une histoire aux enfants à l'aide d'un livre. Exemple : C'est quoi un réfugié ? de Élise Gravel.
2) L'histoire comme transmission familiale
« L'histoire est surtout propre aux gens venant de pays comme l'Algérie, où les conflits résultent de trahisons, de contradictions et d'intolérances. La violence nébuleuse qui y règne entraîne une grande méfiance entre les ressortissants de ce pays qui ne savent plus à quelle faction appartiennent les différentes personnes qui les entourent. Cette violence qui est fuie sert alors de contre-modèle aux parents réfugiés pour enseigner à leurs enfants les valeurs de paix, de tolérance et de fraternité qui sont traditionnellement associées à leur culture et à leur origine. Ces parents s'évertuent aussi à reconsidérer la valeur et l'importance de leur pays, de leurs origines et des relations d'entraide.»
(Source : Legault, G., & Rachédi, L. (2008). L'intervention interculturelle (2e éd., p. 255, par. 2). Gaëtan Morin.)
(Source : Legault, G., & Rachédi, L. (2008). L'intervention interculturelle (2e éd., p. 255, par. 2). Gaëtan Morin.)
Les milieux éducatifs inclusifs peuvent proposer aux familles réfugiées de partager leurs valeurs, tels que l'entraide, la fraternité ainsi que leurs cultures auprès du personnel en éducation à l'enfance et auprès des enfants.
3) l'histoire dérobée
« L'histoire concerne les familles issues de pays (exemple l'Afghanistan et l'Irak) en conflit où l'Occident est intervenu, et ou une version médiatisée du conflit a supplanté le discours des historiens et des intellectuels. Les médias ont dérobé l'histoire de ces familles, ils les ont dépossédées de leur véritable histoire et les ont contraintes à n'être que des témoins impuissants de cette imposture [...] ce qui peut avoir des conséquences sur leur équilibre psychosocial.»
(Source : Legault, G., & Rachédi, L. (2008). L'intervention interculturelle (2e éd., p. 255, par. 2). Gaëtan Morin.)
Les histoires véhiculées par les médias peuvent, involontairement, nourrir des préjugés envers les familles réfugiées. Ce qui a pour effet de miner les relations interculturelles ainsi que la construction de relation durable et de confiance. Il est suggéré de redonner le pouvoir aux familles réfugiées en les invitant à partager leur histoire dans divers milieux, dont les milieux éducatifs, pour déconstruire des préjugés.
(Source : Legault, G., & Rachédi, L. (2008). L'intervention interculturelle (2e éd., p. 255, par. 2). Gaëtan Morin.)
Les histoires véhiculées par les médias peuvent, involontairement, nourrir des préjugés envers les familles réfugiées. Ce qui a pour effet de miner les relations interculturelles ainsi que la construction de relation durable et de confiance. Il est suggéré de redonner le pouvoir aux familles réfugiées en les invitant à partager leur histoire dans divers milieux, dont les milieux éducatifs, pour déconstruire des préjugés.
4) l'histoire taboue
« L'histoire taboue est perçue comme une histoire encore menaçante, puisqu'elle révèle les responsabilités et les trahisons des unes et des autres. Les soupçons qui pèsent parfois sur les membres de la communauté perdurent jusque dans le pays d'accueil. L'histoire ne doit pas circuler parce qu'elle est fratricide. Privés d'historicité, les parents se concentrent alors sur la transmission de valeurs culturelles, familiales et parfois religieuses; la reconstruction de la mémoire et de l'histoire se fait ainsi sur la base de valeurs affectives et morales. »
(Source : Legault, G., & Rachédi, L. (2008). L'intervention interculturelle (2e éd., p. 256, par. 2). Gaëtan Morin.)
(Source : Legault, G., & Rachédi, L. (2008). L'intervention interculturelle (2e éd., p. 256, par. 2). Gaëtan Morin.)
Les histoires douloureuses que portent les familles réfugiées qui ont vécu la persécution dans leur pays d'origine sont peuplées de récits de guerres, de turbulences politiques, de tortures, de trahisons, de massacres et de violences. Pour donner suite aux rapports particuliers à l’histoire des familles réfugiées, il a été mentionné de l’importance pour ces familles d’avoir un espace bienveillant et compréhensif pour partager leur témoignage, leur mémoire des morts, les valeurs culturelles et familiales ainsi que les relations d’entraide.
4) Comprendre les besoins et les défis des familles demandeuses d'asile
Avant de commencer à aborder les défis des familles demandeuses d'asile, nous vous suggérons de regarder la vidéo : Le sort réservé aux demandeurs d'asile au Canada . Une vidéo menée par Enquête sur Radio-Canada.
Les lourdeurs administratives
Les familles demandeuses d'asile vivent de nombreux défis qui sont dus, entre autres, à leur statut de résidence temporaire au Canada. À la complexité des documents administratifs. Aux délais d'attente d'une réponse de la part du Gouvernement sur l'obtention d'un statut temporaire ou permanent. Ainsi qu'à l'insécurité face à leur avenir au Canada. Retourner dans le pays d'origine qu'elles ont tenté de fuir à cause de la persécution est un scénario peu envisageable pour ces familles. Certaines d'entre elles fréquentent les haltes-garderies, les CPE, les camps de jours, les milieux familiaux ainsi que les milieux scolaires.
Les milieux éducatifs jouent un rôle important pour aider les familles à surmonter ces défis complexes et stressants qui nuisent à leur processus d'intégration dans la société d'accueil.
Par exemple :
Les milieux éducatifs jouent un rôle important pour aider les familles à surmonter ces défis complexes et stressants qui nuisent à leur processus d'intégration dans la société d'accueil.
Par exemple :
- Développer une oreille attentive: être disponible et à l'écoute des besoins des familles.
- Proposer le soutien des organismes communautaires pour les aider dans la gestion des documents administratifs de l'immigration et pour trouver un travail.
- Créer ou proposer un groupe d'entraide pour les aider à surmonter leurs défis. Ce groupe d'entraide qui partage les mêmes défis pourra aider les familles à se sentir moins seules dans ce processus difficile.
Les délais d'attente
« Les délais d'attente avant de recevoir le statut de réfugié peuvent prendre minimum 7 mois ainsi que 13 mois additionnels pour l'obtention de la résidence permanente, soit 20 mois avant de devenir un immigrant légal pouvant s'établir au Québec.»
(Source : Legault, G., & Rachédi, L. (2008). L'intervention interculturelle (2e éd., p. 259, par. 1). Gaëtan Morin.)
Certaines familles demandeuses d'asile sont à risque de faire des malaises somatiques ou de l'anxiété sévère. Des malaises et de l'anxiété sévères qui peuvent déclencher un état d'agressivité à l'endroit de la société d'accueil. Les délais d'attente excessifs et une possible expulsion dans leur pays d'origine qu'elles tentaient de fuir en raison de la dangerosité du pays et de la persécution qu'elles ont vécue peuvent aggraver cet état d'anxiété, d'agressivité et de malaises somatiques. Il est recommandé au Gouvernement d'écourter les délais d'attente pour permettre aux familles de recevoir une réponse rapide soit favorable ou défavorable pour l'obtention du statut de réfugié (statut permanent).
(Source : Legault, G., & Rachédi, L. (2008). L'intervention interculturelle (2e éd., p. 259, par. 1). Gaëtan Morin.)
Certaines familles demandeuses d'asile sont à risque de faire des malaises somatiques ou de l'anxiété sévère. Des malaises et de l'anxiété sévères qui peuvent déclencher un état d'agressivité à l'endroit de la société d'accueil. Les délais d'attente excessifs et une possible expulsion dans leur pays d'origine qu'elles tentaient de fuir en raison de la dangerosité du pays et de la persécution qu'elles ont vécue peuvent aggraver cet état d'anxiété, d'agressivité et de malaises somatiques. Il est recommandé au Gouvernement d'écourter les délais d'attente pour permettre aux familles de recevoir une réponse rapide soit favorable ou défavorable pour l'obtention du statut de réfugié (statut permanent).
Les difficultés à intégrer le marché du travail
Le statut de demandeur d'asile est un statut temporaire (résidence temporaire). De plus, certaines familles doivent présenter une demande de permis de travail pour être autorisées à travailler légalement au Canada.
Certains employeurs peuvent hésiter à embaucher quelqu’un ayant un statut temporaire, alors que leurs besoins en recrutement concernent principalement des postes permanents. En outre, les familles demandant l’asile font face à des obstacles systémiques supplémentaires, tels que la non-reconnaissance de leurs diplômes, de leur expérience professionnelle et de leur parcours professionnel antérieur dans le pays d’accueil.
Certains employeurs malhonnêtes les considèreront comme une main-d’œuvre bon marché, sous-estimée et ignorante de ses droits. Certains n’hésiteront pas à les exploiter en leur faisant effectuer des tâches dans des conditions inacceptables, notamment en matière de santé et de sécurité. Ou à les congédier sans préavis. Certaines familles qui demandent l’asile et qui fréquentent les milieux éducatifs peuvent sembler nerveuses et en difficulté financièrement.
Certains employeurs peuvent hésiter à embaucher quelqu’un ayant un statut temporaire, alors que leurs besoins en recrutement concernent principalement des postes permanents. En outre, les familles demandant l’asile font face à des obstacles systémiques supplémentaires, tels que la non-reconnaissance de leurs diplômes, de leur expérience professionnelle et de leur parcours professionnel antérieur dans le pays d’accueil.
Certains employeurs malhonnêtes les considèreront comme une main-d’œuvre bon marché, sous-estimée et ignorante de ses droits. Certains n’hésiteront pas à les exploiter en leur faisant effectuer des tâches dans des conditions inacceptables, notamment en matière de santé et de sécurité. Ou à les congédier sans préavis. Certaines familles qui demandent l’asile et qui fréquentent les milieux éducatifs peuvent sembler nerveuses et en difficulté financièrement.
Les préjugés
Il se peut que les enfants arrivent dans le milieu éducatif avec des vêtements souillés ou avec les mêmes vêtements depuis 2 jours. Il se peut que les enfants arrivent dans le milieu éducatif mal habillés pour l'hiver. Il se peut que les enfants arrivent à la garderie affamés. Sans avoir pris leur petit déjeuner. La solution dans ces situations n'est pas de juger, mais de voir comment les milieux éducatifs peuvent collaborer avec les familles.
Assurer les besoins fondamentaux des enfants est crucial, car cela leur permet de se sentir bien et en sécurité. Ce qui facilite leur capacité à se concentrer sur l’apprentissage.
Certains milieux éducatifs organisent la collecte des denrées alimentaires pour les familles dans le besoin. Certains organismes offrent des articles usagés non réclamés par les parents, tels que des vêtements, des jouets et des bottes d’hiver. De plus, des garderies ont organisé des collectes de vêtements pour venir en aide aux familles dans le besoin. Il existe des moyens de soutenir ces familles. Soyons altruistes et solidaires pour alléger leur fardeau plutôt que de céder à des préjugés qui ne font qu'alourdir leur stress et qui ne mènent nulle part.
Assurer les besoins fondamentaux des enfants est crucial, car cela leur permet de se sentir bien et en sécurité. Ce qui facilite leur capacité à se concentrer sur l’apprentissage.
Certains milieux éducatifs organisent la collecte des denrées alimentaires pour les familles dans le besoin. Certains organismes offrent des articles usagés non réclamés par les parents, tels que des vêtements, des jouets et des bottes d’hiver. De plus, des garderies ont organisé des collectes de vêtements pour venir en aide aux familles dans le besoin. Il existe des moyens de soutenir ces familles. Soyons altruistes et solidaires pour alléger leur fardeau plutôt que de céder à des préjugés qui ne font qu'alourdir leur stress et qui ne mènent nulle part.
Les pertes de ressources financières et matérielles
« À défaut d'emploi, des familles demandeuses d'asiles vivent de l'aide sociale; ainsi, 44% d'entre eux reçoivent ces prestations après trois (3) ans de séjour au Québec. »
(Source : Legault, G., & Rachédi, L. (2008). L'intervention interculturelle (2e éd., p. 260, par. 1). Gaëtan Morin.)
Les défis auxquels rencontrent les familles demandeuses d'asile sont loin d'être une partie de plaisir. Leurs statuts précaires; social, économique et migratoire (statut temporaire) sont la priorité pour ces familles. Il se peut, dans les milieux éducatifs, qu'on ait l'impression que ces familles refusent de collaborer pour différentes raisons qui leur appartiennent. Cependant, quand les besoins primaires ou essentiels des familles ne sont pas comblés, il se peut qu'elles soient peu disposées (niveau de stress et d'angoisse élevé) à collaborer avec les milieux. Tant et aussi longtemps que les délais d'attente pour obtenir le droit de résider de façon permanente dans le pays d'accueil ne seront pas écourtés par le Gouvernement canadien, il sera difficile pour ces familles de s'intégrer de façon harmonieuse dans la société d'accueil et d’être plus disposées à collaborer avec les milieux éducatifs.
(Source : Legault, G., & Rachédi, L. (2008). L'intervention interculturelle (2e éd., p. 260, par. 1). Gaëtan Morin.)
Les défis auxquels rencontrent les familles demandeuses d'asile sont loin d'être une partie de plaisir. Leurs statuts précaires; social, économique et migratoire (statut temporaire) sont la priorité pour ces familles. Il se peut, dans les milieux éducatifs, qu'on ait l'impression que ces familles refusent de collaborer pour différentes raisons qui leur appartiennent. Cependant, quand les besoins primaires ou essentiels des familles ne sont pas comblés, il se peut qu'elles soient peu disposées (niveau de stress et d'angoisse élevé) à collaborer avec les milieux. Tant et aussi longtemps que les délais d'attente pour obtenir le droit de résider de façon permanente dans le pays d'accueil ne seront pas écourtés par le Gouvernement canadien, il sera difficile pour ces familles de s'intégrer de façon harmonieuse dans la société d'accueil et d’être plus disposées à collaborer avec les milieux éducatifs.
5) Comprendre les besoins et les défis des familles réfugiées
Avant d'aborder les besoins et les défis des familles réfugiées, visionner la vidéo: Se réinstaller au Canada : L'accueil des réfugiés.
L'expérience du deuil
« Le deuil est associé aux multiples pertes vécues au cours des périodes prémigratoires, migratoire et post-migratoire. En effet, comme le souligne Bernier (1993), plusieurs pertes sont déjà vécues au cours de la période prémigratoire; nombreux déplacements, bris de l'unité familiale ou par l'obligation de l'une des membres de la famille de partir seul à l'aventure, appauvrissement causé par la famine et la guerre, perte de liberté en cas de persécution et de travaux forcés. »
(Source : Legault, G., & Rachédi, L. (2008). L'intervention interculturelle (2e éd., p. 263, par. 2). Gaëtan Morin.)
L'expérience du deuil est un passage presque obligé pour des familles réfugiées autant chez les parents, comme les enfants, et est vécue durant les premières années suivant leur installation dans le pays d'accueil. Il est possible que les familles idéalisent le passé, interprète le présent par le passé et rejette les valeurs de la culture d'accueil. Il s'agit d'un processus normal du deuil. Les familles auront besoin du temps qu'il leur faudra pour se réparer et se reconstruire à partir de ces expériences traumatisantes.
(Source : Legault, G., & Rachédi, L. (2008). L'intervention interculturelle (2e éd., p. 263, par. 2). Gaëtan Morin.)
L'expérience du deuil est un passage presque obligé pour des familles réfugiées autant chez les parents, comme les enfants, et est vécue durant les premières années suivant leur installation dans le pays d'accueil. Il est possible que les familles idéalisent le passé, interprète le présent par le passé et rejette les valeurs de la culture d'accueil. Il s'agit d'un processus normal du deuil. Les familles auront besoin du temps qu'il leur faudra pour se réparer et se reconstruire à partir de ces expériences traumatisantes.
Le stress post-traumatique
Selon Rousseau, une psychiatre montréalaise, qui a effectué de multiples recherches sur la réalité des réfugiés et surtout sur le stress :
« Les familles réfugiées sont exposées de manière prolongée à la violence organisée qui prévaut dans plusieurs pays. La violence organisée est définie comme celle exercée par un groupe d'humains contre un autre à cause de ses caractéristiques politiques, raciales, religieuses, ethniques, sociales, sexuelles, ou autres (Rousseau, 2000, p.181) . »
(Source : Legault, G., & Rachédi, L. (2008). L'intervention interculturelle (2e éd., p. 263, par. 2). Gaëtan Morin.)
Selon l'extrait du livre sur l'intervention interculturelle :
« Rousseau considère la violence sociale comme la conséquence de cette violence organisée. Dans le pays d'adoption, les réfugiées font face au déni de ce qu'ils ont vécu, ce qui se traduit par une banalisation de leur expérience et par de faux discours sur les réfugiés.» Toujours selon Rousseau, «une intervention adaptée «peut», à partir d'un rétablissement de liens sociaux même ténus et en se fondant sur les forces des personnes, réhabiliter une position de sujet qui permet de sortir de la paralysie traumatique, de retrouver le mouvement de la vie (2000, p. 189). »
« Les familles réfugiées sont exposées de manière prolongée à la violence organisée qui prévaut dans plusieurs pays. La violence organisée est définie comme celle exercée par un groupe d'humains contre un autre à cause de ses caractéristiques politiques, raciales, religieuses, ethniques, sociales, sexuelles, ou autres (Rousseau, 2000, p.181) . »
(Source : Legault, G., & Rachédi, L. (2008). L'intervention interculturelle (2e éd., p. 263, par. 2). Gaëtan Morin.)
Selon l'extrait du livre sur l'intervention interculturelle :
« Rousseau considère la violence sociale comme la conséquence de cette violence organisée. Dans le pays d'adoption, les réfugiées font face au déni de ce qu'ils ont vécu, ce qui se traduit par une banalisation de leur expérience et par de faux discours sur les réfugiés.» Toujours selon Rousseau, «une intervention adaptée «peut», à partir d'un rétablissement de liens sociaux même ténus et en se fondant sur les forces des personnes, réhabiliter une position de sujet qui permet de sortir de la paralysie traumatique, de retrouver le mouvement de la vie (2000, p. 189). »
Selon l'Association des art-thérapeutes du Québec, « L’art-thérapie se définit comme une démarche d’accompagnement thérapeutique qui utilise les matériaux artistiques, le processus créatif, l’image et le dialogue, et vise l’expression de soi, la conscience de soi, et/ou le changement de la personne qui consulte. L’art-thérapeute est le professionnel formé et accrédité (ATPQ*) qui facilite cette démarche de façon éthique et dans un environnement sécuritaire. »
(source : https://aatq.org/lart-therapie/a-propos-de-lart-therapie/)
(source : https://aatq.org/lart-therapie/a-propos-de-lart-therapie/)
6) Intégrer des ressources d'aide et de soutien pour les familles demandeuses d'asile et réfugiées dans son milieu éducatif
Les milieux éducatifs jouent un rôle clé dans l'accueil, l'intégration et l'inclusion des familles dans la société d'accueil. Il existe différentes ressources communautaires du quartier et des services pour accompagner les familles demandeuses d'asile et réfugiées que les milieux éducatifs peuvent afficher :
Pour vous simplifier la tâche, nous avons établi une liste d'organismes communautaires qui accompagnent les familles demandeuses d'asile et réfugiées sur le territoire de Montréal. Quelques services aux réfugiées existent en région, mais ils sont peu nombreux.
- sur un babillard à l'interne accessible aux familles du milieu ;
- sur leur site internet ;
- dans un programme d'aide et de soutien aux familles et aux employés.
Pour vous simplifier la tâche, nous avons établi une liste d'organismes communautaires qui accompagnent les familles demandeuses d'asile et réfugiées sur le territoire de Montréal. Quelques services aux réfugiées existent en région, mais ils sont peu nombreux.
Équipe universitaire composée de chercheurs de domaines variés (éducation, santé mentale et champ social et communautaire) ainsi que d’acteurs-collaborateurs de différents milieux de pratiques (éducatif, communautaire, de droit et de services sociaux et de santé mentale) dont la mission est de concevoir et d’élaborer une
programmation de recherche interdisciplinaire visant une compréhension systémique des réalités complexes des familles réfugiées et demandeuses d'asile ainsi que de promouvoir des pratiques systémiques favorisant leur bien-être psychosocial et leur intégration.
Ne ratez pas la conférence à venir pour les milieux éducatifs le mardi 18 février de 19h00 à 21h30 en visioconférence offerte par l'ÉRIFARDA sur les familles réfugiées et demandeuses d'asile. |
Le Centre d’expertise sur le bien-être et l’état de santé physique des réfugiés et des demandeurs d’asile (CERDA) a pour mission de soutenir les Centres intégrés (CISSS/CIUSSS) mandatés dans l’organisation clinique des services d’évaluation du bien-être et de l’état de santé physique des personnes réfugiées, notamment en fournissant des services-conseils ainsi que des activités de transfert de connaissances.
Sur leur site internet, on peut trouver des vidéos, des enregistrements de webinaires et des trousses d'orientation et de sensibilisation pour les intervenant.e.s.
Sur leur site internet, on peut trouver des vidéos, des enregistrements de webinaires et des trousses d'orientation et de sensibilisation pour les intervenant.e.s.
Bien ancré dans sa communauté depuis 1985, le CAB Montréal-Nord se veut un carrefour de l’action bénévole, instrument de développement personnel et social, et ressource d’aide significative pour la population. C’est également un regroupement de personnes soucieuses de la qualité de vie de leur communauté tout autant qu’un lieu démocratique d’échanges et de concertation, valorisant le respect, l’ouverture, l’entraide, la dignité et la solidarité.
Le CAB Montréal-Nord offre différents services d'accompagnement aux familles demandeuses d'asile et réfugiées, dont : l'accompagnement pour remplir les documents administratifs d'immigration et pour aider à régulariser des différents statuts. Des ateliers de conversation en français et pour comprendre le système de santé au Québec. Lien pour découvrir les différents services du CAB Montréal-Nord : https://cabmtl-nord.org/
Autres organismes communautaires :
Table de concertation des réfugiés et des immigrants (TCRI) : https://tcri.qc.ca/
Cette table regroupe 135 organismes québécois qui œuvrent auprès des personnes réfugiées et immigrantes. Un de ses principaux objectifs est d'offrir un soutien aux organismes participants dans leur travail quotidien.
Le réseau d'intervention auprès des personnes ayant subi la violence organisée (RIVO) : https://rivo-resilience.org/
Favoriser la réhabilitation et l’intégration de nouveaux arrivants et de toute personne ayant été traumatisée, avant leur arrivée au Canada, par la violence organisée, que celle-ci soit d’ordre politique, social, identitaire ou religieux.
LE CSAI - Centre social d'aide aux immigrants : https://centrecsai.org/services-pour-personnes-refugiees/
Seul organisme mandaté par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) pour accueillir et installer les réfugiés pris en charge par l’État à Montréal.
LE CAFLA- Centre d'aide aux familles latino-américaines https://cafla.ca/programme/services-de-premiere-ligne-pour-personnes-demandeurs-et-demandeuses-dasile/
Le Centre réfère à des ressources existantes telles que : banques alimentaires, santé, garderies, écoles, CLSC, avocats immigration, services CIUSSS, services juridiques familiales, Emploi Québec, et plusieurs autres services dont d'Interprétariat.
PRAIDA- Programme régional d’accueil et d’intégration des demandeurs d’asile pour les clientèles en besoin de régularisation complexe de statut offrant des services sociaux et de santé dans un contexte d'immigration non planifiée : https://www.sante.gouv.qc.ca/repertoire-ressources/ressource/?nofiche=1262.
Offre des services psychosociaux comprenant l'accueil, l'analyse, l'orientation et la référence (AAOR) et bilan de santé et bien-être pour les réfugiés réinstallés et les ressortissants Ukrainiens à Montréal.
CIUSSS Îles de Montréal : https://www.ciussscentreouest.ca/programmes-et-services/praida-programme-regional-daccueil-et-dintegration-des-demandeurs-dasile/je-suis-un-demandeur-dasile/
Le CANA- Carrefour d’Aide aux Nouveaux Arrivants : https://canamtl.com/
Depuis 40 ans, le CANA a acquis une grande expertise dans l’accompagnement et le processus d'intégration des personnes immigrantes en leur offrant gratuitement différents services individuels et activités collectives.
211- Banque interrégional d'interprètes :
https://www.211qc.ca/organisme/banque-interregionale-dinterpretes-32567507
Plus de 65 langues
Table de concertation des réfugiés et des immigrants (TCRI) : https://tcri.qc.ca/
Cette table regroupe 135 organismes québécois qui œuvrent auprès des personnes réfugiées et immigrantes. Un de ses principaux objectifs est d'offrir un soutien aux organismes participants dans leur travail quotidien.
Le réseau d'intervention auprès des personnes ayant subi la violence organisée (RIVO) : https://rivo-resilience.org/
Favoriser la réhabilitation et l’intégration de nouveaux arrivants et de toute personne ayant été traumatisée, avant leur arrivée au Canada, par la violence organisée, que celle-ci soit d’ordre politique, social, identitaire ou religieux.
LE CSAI - Centre social d'aide aux immigrants : https://centrecsai.org/services-pour-personnes-refugiees/
Seul organisme mandaté par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) pour accueillir et installer les réfugiés pris en charge par l’État à Montréal.
LE CAFLA- Centre d'aide aux familles latino-américaines https://cafla.ca/programme/services-de-premiere-ligne-pour-personnes-demandeurs-et-demandeuses-dasile/
Le Centre réfère à des ressources existantes telles que : banques alimentaires, santé, garderies, écoles, CLSC, avocats immigration, services CIUSSS, services juridiques familiales, Emploi Québec, et plusieurs autres services dont d'Interprétariat.
PRAIDA- Programme régional d’accueil et d’intégration des demandeurs d’asile pour les clientèles en besoin de régularisation complexe de statut offrant des services sociaux et de santé dans un contexte d'immigration non planifiée : https://www.sante.gouv.qc.ca/repertoire-ressources/ressource/?nofiche=1262.
Offre des services psychosociaux comprenant l'accueil, l'analyse, l'orientation et la référence (AAOR) et bilan de santé et bien-être pour les réfugiés réinstallés et les ressortissants Ukrainiens à Montréal.
CIUSSS Îles de Montréal : https://www.ciussscentreouest.ca/programmes-et-services/praida-programme-regional-daccueil-et-dintegration-des-demandeurs-dasile/je-suis-un-demandeur-dasile/
Le CANA- Carrefour d’Aide aux Nouveaux Arrivants : https://canamtl.com/
Depuis 40 ans, le CANA a acquis une grande expertise dans l’accompagnement et le processus d'intégration des personnes immigrantes en leur offrant gratuitement différents services individuels et activités collectives.
211- Banque interrégional d'interprètes :
https://www.211qc.ca/organisme/banque-interregionale-dinterpretes-32567507
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Maintenant que vous avez toutes les ressources en main pour accompagner les familles demandeuses d'asile et réfugiées dans vos milieux éducatifs, c'est à vous de jouer .☺️
Partagez-nous dans les commentaires ce que vous avez mis en place dans vos milieux éducatifs pour les familles, vos idées et activités interculturelles.
Vous pouvez aussi m'écrire à [email protected]. Ce sera un plaisir de vous accompagner dans vos démarches interculturelles et inclusives dans vos milieux éducatifs.
Vous pouvez aussi m'écrire à [email protected]. Ce sera un plaisir de vous accompagner dans vos démarches interculturelles et inclusives dans vos milieux éducatifs.
Par Jolette Côté, autriceFormatrice interculturelle, conseillère en immigration, sur les défis d'adaptation et sur les mécanismes d'exclusion sociale. Plus de 14 ans d'expérience dans les centres de la petite enfance au Québec (CPE) et dans les OBNL qui accueillent les familles et les membres du personnel qui ont vécu l'immigration |
Témoignage d'une ancienne éducatrice à l'enfance
J'ai été adoptée au Québec à l'âge de 5 ans et demi. À cet âge, j’apprenais la langue française, les quatre saisons, les coutumes, le fonctionnement du nouveau système éducatif, la culture et à connaitre ma nouvelle famille.
Au Québec, selon le Secrétariat de l'adoption à l'international, en 1990 (année où j'ai été adoptée), il y a eu 550 enfants adoptés. En 1995, 1000 adoptés. ET en 2019, 139 adoptés. Durant la pandémie, le nombre d'adoption à l'international a chuté à un nombre beaucoup moins élevé qu'en 2019.
On a tendance à utiliser le mot «adoption» plutôt qu’«abandon».
Chaque enfant adopté a été abandonné. L'abandon fait très mal pour un adulte comme pour un enfant. Parfois, pour un enfant, cela peut prendre plusieurs années avant de s'en remettre. Pour ma part, il m'a fallu 30 ans. Oui, oui, 30 ans. Encore aujourd'hui, je conserve des séquelles de l'abandon.
Au Québec, les milieux éducatifs accueillent des milliers d’enfants adoptés et abandonnés (si on inclut les enfants placés en famille d'accueil). Ces enfants abandonnés et adoptés ont besoin de soutien de leur famille et de leur milieu éducatif. Ils ont besoin qu'on les entende, qu'on les comprenne et surtout qu'on les voie. Qu'on voit la souffrance de l'abandon pour ensuite les aider à surmonter leurs défis.
En tant qu’éducateur et éducatrice à l'enfance, quels soutiens pouvons-nous offrir aux enfants abandonnés et/ou adoptés ainsi qu’à leur famille dans nos milieux éducatifs ?
Au Québec, selon le Secrétariat de l'adoption à l'international, en 1990 (année où j'ai été adoptée), il y a eu 550 enfants adoptés. En 1995, 1000 adoptés. ET en 2019, 139 adoptés. Durant la pandémie, le nombre d'adoption à l'international a chuté à un nombre beaucoup moins élevé qu'en 2019.
On a tendance à utiliser le mot «adoption» plutôt qu’«abandon».
Chaque enfant adopté a été abandonné. L'abandon fait très mal pour un adulte comme pour un enfant. Parfois, pour un enfant, cela peut prendre plusieurs années avant de s'en remettre. Pour ma part, il m'a fallu 30 ans. Oui, oui, 30 ans. Encore aujourd'hui, je conserve des séquelles de l'abandon.
Au Québec, les milieux éducatifs accueillent des milliers d’enfants adoptés et abandonnés (si on inclut les enfants placés en famille d'accueil). Ces enfants abandonnés et adoptés ont besoin de soutien de leur famille et de leur milieu éducatif. Ils ont besoin qu'on les entende, qu'on les comprenne et surtout qu'on les voie. Qu'on voit la souffrance de l'abandon pour ensuite les aider à surmonter leurs défis.
En tant qu’éducateur et éducatrice à l'enfance, quels soutiens pouvons-nous offrir aux enfants abandonnés et/ou adoptés ainsi qu’à leur famille dans nos milieux éducatifs ?
1. Tout d'abord, saisir le contexte de l'abandon et de l'adoption au Québec et à l'international.
Il n'est pas toujours évident pour un enfant abandonné de surmonter ses traumatismes. Certains enfants qui ont été placés en famille d'accueil ont généralement été exposés à des facteurs de stress en début de vie (stress prénatal, négligence, maltraitance, etc.) qui les rend plus vulnérables à développer un attachement insécurisant. (source: Ordre des psychologues du Québec).
Pour les enfants abandonnés et adoptés à l’international, certains d’entre eux ont été exposés à ces mêmes facteurs de stress en début de vie. Malheureusement, dans certains pays, les suivis sur les antécédents familiaux ne sont pas aussi rigoureux qu'au Québec, par exemple. Certains de ces enfants ont aussi vécu des turbulences politiques ainsi que la guerre. Sans antécédents familiaux ni connaissances de leurs parcours, peu d'entre eux, une fois adoptés, bénéficient d'un soutien spécialisé et de l'aide dont ils ont besoin.
Pour les enfants abandonnés et adoptés à l’international, certains d’entre eux ont été exposés à ces mêmes facteurs de stress en début de vie. Malheureusement, dans certains pays, les suivis sur les antécédents familiaux ne sont pas aussi rigoureux qu'au Québec, par exemple. Certains de ces enfants ont aussi vécu des turbulences politiques ainsi que la guerre. Sans antécédents familiaux ni connaissances de leurs parcours, peu d'entre eux, une fois adoptés, bénéficient d'un soutien spécialisé et de l'aide dont ils ont besoin.
2. Comprendre leurs besoins et leurs défis particuliers
Une fois que l'on a saisi le contexte de l'abandon et de l'adoption des enfants au Québec et ailleurs au Canada, on peut passer à l'étape suivante, soit : comprendre leurs besoins et leurs défis particuliers.
Que faire ?
Privilégier la sécurité.
L’enfant abandonné a tendance à craindre d’être abandonné une nouvelle fois. Cette peur lui cause de la souffrance. Ce dont il a besoin, c’est de la sécurité et de la constance. Il a besoin d’être rassuré que ces nouveaux parents ou les personnes responsables (intervenant ou intervenante, éducateur ou éducatrice, etc.) soient présents chaque jour. Cette constance de la présence a pour effet de l’aider à développer le lien de confiance avec vous.
Selon Dr Elodie Martel, de la Maison de Santé magazine:
« Les expériences liées à l'abandon précoce peuvent conduire à des difficultés relationnelles de l'enfance à l’âge adulte, se manifestant par des comportements de dépendance ou de détachement. Comprendre ces mécanismes est essentiel pour améliorer le bien-être émotionnel de l'enfant et construire des relations plus saines. […] »
Privilégier la sécurité.
L’enfant abandonné a tendance à craindre d’être abandonné une nouvelle fois. Cette peur lui cause de la souffrance. Ce dont il a besoin, c’est de la sécurité et de la constance. Il a besoin d’être rassuré que ces nouveaux parents ou les personnes responsables (intervenant ou intervenante, éducateur ou éducatrice, etc.) soient présents chaque jour. Cette constance de la présence a pour effet de l’aider à développer le lien de confiance avec vous.
Selon Dr Elodie Martel, de la Maison de Santé magazine:
« Les expériences liées à l'abandon précoce peuvent conduire à des difficultés relationnelles de l'enfance à l’âge adulte, se manifestant par des comportements de dépendance ou de détachement. Comprendre ces mécanismes est essentiel pour améliorer le bien-être émotionnel de l'enfant et construire des relations plus saines. […] »
Que faire ?
Donner lui l’espace sécuritaire dont il a besoin.
Évitez de l’étouffer sous vos étreintes affectueuses. Cet enfant a peut-être connu une rupture dans son attachement sécurisant avec ses parents biologiques. En effet, certains enfants abandonnés et /ou adoptés vont éviter tout geste d'affection des parents adoptifs et des personnes responsables. La rupture du lien d'attachement sécurisant a pour effet de l’insécuriser et de perdre la confiance envers les adultes. Plus vous manifestez de gestes d’affection à son égard, plus il se méfie et l'insécurise. Ce qu’il a besoin, c’est de la sécurité, d'être rassuré et de la constance dans les gestes, les consignes et dans votre présence.
Selon Dr Elodie Martel, de la Maison de Santé magazine:
« Il existe plusieurs styles d’attachement qui se développent durant l’enfance, dont chacun a ses propres conséquences. Par exemple, un enfant ayant un style d’attachement insécure peut se sentir anxieux et enclin à la dépendance affective. D’un autre côté, un enfant qui développe un attachement évitable peut se recroqueviller sur lui-même, évitant l’intimité. Ces styles d’attachement vont façonner la manière dont l'enfant va interagir avec les autres.» Influençant ainsi ses relations avec les autres.
Donner lui l’espace sécuritaire dont il a besoin.
Évitez de l’étouffer sous vos étreintes affectueuses. Cet enfant a peut-être connu une rupture dans son attachement sécurisant avec ses parents biologiques. En effet, certains enfants abandonnés et /ou adoptés vont éviter tout geste d'affection des parents adoptifs et des personnes responsables. La rupture du lien d'attachement sécurisant a pour effet de l’insécuriser et de perdre la confiance envers les adultes. Plus vous manifestez de gestes d’affection à son égard, plus il se méfie et l'insécurise. Ce qu’il a besoin, c’est de la sécurité, d'être rassuré et de la constance dans les gestes, les consignes et dans votre présence.
Selon Dr Elodie Martel, de la Maison de Santé magazine:
« Il existe plusieurs styles d’attachement qui se développent durant l’enfance, dont chacun a ses propres conséquences. Par exemple, un enfant ayant un style d’attachement insécure peut se sentir anxieux et enclin à la dépendance affective. D’un autre côté, un enfant qui développe un attachement évitable peut se recroqueviller sur lui-même, évitant l’intimité. Ces styles d’attachement vont façonner la manière dont l'enfant va interagir avec les autres.» Influençant ainsi ses relations avec les autres.
3. Il est possible qu’un enfant abandonné ou adopté mette à l’épreuve vos limites ou votre affection en transgressant les règles ou en s’efforçant de vous plaire en respectant scrupuleusement les règles. L’enfant abandonné est en mode survie : il a besoin d’être aimé, mais craint qu’on l’abandonne à nouveau. Or, il peut adopter ces mécanismes pour se protéger d’un éventuel nouvel abandon. |
Que faire lorsque cela arrive:
Rassurez-le, soyez constant et gardez votre calme.
L’enfant adopté ou placé en famille d’accueil a vécu un abandon. Montrez-lui que vous comprenez sa douleur et que ressentir de la peur ou de l’anxiété est tout à fait normal. Assurez-lui que vous êtes là pour lui, prêt à l’aider. Qu’il puisse être lui-même et que vous l’aimiez quand même. Et qu’il puisse compter sur vous pour partager ses expériences et ses émotions.
Selon l'Ordre des psychologues du Québec :
[...] Il a été observé que les enfants peuvent parvenir à développer une relation d’attachement sécurisante avec leurs nouveaux donneurs de soins (Raby et al., 2017). Un enfant placé en vient à intégrer des parties de son milieu d’accueil (routine et rituels, mode de pensée, langage, etc.) et à développer un sentiment d’appartenance. Il y a cependant un risque à déplacer un enfant qui a su se développer et évoluer de manière positive dans son milieu d'accueil (famille, école, garderie). Le changement pourrait fragiliser l’enfant et compromettre son adaptation ultérieure.
Rassurez-le, soyez constant et gardez votre calme.
L’enfant adopté ou placé en famille d’accueil a vécu un abandon. Montrez-lui que vous comprenez sa douleur et que ressentir de la peur ou de l’anxiété est tout à fait normal. Assurez-lui que vous êtes là pour lui, prêt à l’aider. Qu’il puisse être lui-même et que vous l’aimiez quand même. Et qu’il puisse compter sur vous pour partager ses expériences et ses émotions.
Selon l'Ordre des psychologues du Québec :
[...] Il a été observé que les enfants peuvent parvenir à développer une relation d’attachement sécurisante avec leurs nouveaux donneurs de soins (Raby et al., 2017). Un enfant placé en vient à intégrer des parties de son milieu d’accueil (routine et rituels, mode de pensée, langage, etc.) et à développer un sentiment d’appartenance. Il y a cependant un risque à déplacer un enfant qui a su se développer et évoluer de manière positive dans son milieu d'accueil (famille, école, garderie). Le changement pourrait fragiliser l’enfant et compromettre son adaptation ultérieure.
Plus un enfant abandonné et/ou adopté reçoit un soutien adapté ou un service spécialisé tôt, plus il pourra développer des relations saines, sécurisantes, un sentiment d'appartenance et un lien de confiance avec les autres.
3. Intégrer des livres d'histoire sur l'abandon et sur l'adoption dans votre milieu éducatif pour mieux inclure les enfants qui l'ont vécu
Vous accueillez dans votre milieu éducatif des enfants qui ont été placés dans des familles d'accueil, à la DPJ ou qui ont été abandonnés par leurs parents biologiques, puis adoptés par de nouveaux parents ?
Intégrer des livres d'histoire sur l'abandon et l'adoption au Québec et à l'international dans vos milieux éducatifs.
Grâce à ces livres d'histoire, les enfants du groupe pourront :
Une empathie chez les enfants qui ont vécu l’abandon et l’adoption leur permettra de se sentir moins isolés, plus soutenus et inclus dans leur groupe ainsi que leur milieu éducatif, ce qui renforcera leur sentiment d’appartenance à la société qui les a vu naître et/ou grandir.
Intégrer des livres d'histoire sur l'abandon et l'adoption au Québec et à l'international dans vos milieux éducatifs.
Grâce à ces livres d'histoire, les enfants du groupe pourront :
- Prendre connaissance de ces diverses réalités sur l'abandon et l'adoption;
- S'ils ont vécu l'abandon et l'adoption, se sentir moins seul et à part du reste du groupe;
- Percevoir une ouverture pour parler de ce qu'ils ressentent avec leur éducatrice ou éducateur à l'enfance, auprès de leurs nouveaux parents et des autres enfants du groupe. Brisant ainsi leur isolement du reste du groupe.
- Grâce à ces livres et aux partages de ces histoires, les enfants du groupe qui n'ont pas connu l'abandon ou l'adoption pourront développer leurs empathies envers ceux et celles qui l'ont vécu.
Une empathie chez les enfants qui ont vécu l’abandon et l’adoption leur permettra de se sentir moins isolés, plus soutenus et inclus dans leur groupe ainsi que leur milieu éducatif, ce qui renforcera leur sentiment d’appartenance à la société qui les a vu naître et/ou grandir.
Les milieux éducatifs sont des microsociétés où les enfants apprennent à vivre ensemble et à respecter les différences. Pour ce faire, cela prend un coup de pouce des adultes qui les entourent.
Connaissez-vous des livres sur l'abandon et l'adoption? Si oui, partagez les dans les commentaires ou écrivez-nous à [email protected]
Par Jolette Côté, autrice Formatrice interculturelle, conseillère en immigration, sur les défis d'adaptation et sur les mécanismes d'exclusion sociale. Plus de 14 ans d'expérience dans les centres de la petite enfance au Québec (CPE) et dans les OBNL qui accueillent les familles et les membres du personnel qui ont vécu l'immigration |
Vous avez été nombreux à nous poser la question « Comment aborder les origines ethniques et l'immigration sans créer de malaises ? »
Selon une étude menée auprès de 97 étudiantes et des étudiants à l'UQAM sur leurs interactions de la journée avec des personnes de cultures différentes :
Les journées où l’on rapportait plus d’interactions avec des personnes d’une autre culture étaient aussi celles où l’on observait davantage de détresse psychologique. Une détresse psychologique définit comme un sentiment global de mal-être pouvant se manifester par du stress, de l’anxiété ou de la déprime, par exemple. Celle-ci agit sur l'humeur négative, l'anxiété, le stress, l'inconfort et l'impression de marcher sur des œufs.
- Selon Marina Doucerain, professeure du Département de psychologie de l'UQAM
Statistique sur la formation en éducation à l'enfance :
En 2021, parmi les 29 Cégeps au Québec offrant la formation en éducation à l'enfance, seulement deux (2) proposent un cours entièrement consacré en immigration et l'intervention interculturelle ; le cégep du Vieux Montréal et le cégep de Shawinigan. Ce qui veut dire que chaque année, des milliers d'éducatrices et éducateurs à l'enfance, à travers le Québec, entrent sur le marché du travail sans connaître les défis d'adaptation ni les particularités des enfants en contexte pluriethnique et interculturel.
Pourtant l'immigration fait partie de la réalité de milliers d'enfants au Québec. Des enfants qui fréquentent les services de garde éducatifs à l'enfance de génération en génération !
Or, en suivant cette logique, la formation non obligatoire en immigration et sur l'approche interculturelle auprès du personnel en éducation contribue à entretenir le malaise et un manque de connaissances en situation de diversité interculturelle.
Le programme éducatif du ministère de la famille : « Accueillir la petite enfance » vu par des experts et expertes en éducation
Le programme éducatif du ministère de la famille Accueillir la petite enfance est dans la mire d'expertes et experts en éducation à l'enfance. Selon une étude réalisée auprès d’éducatrices travaillant dans un centre de la petite enfance pluriethnique de Montréal, le secteur administratif qui accueil le plus grand nombre de familles immigrantes (dans la REVUE DES SCIENCES DE L’ÉDUCATION DE MCGILL • VOL. 54 NO3 AUTOMNE 2019 ) :
[...] la formation initiale de niveau collégial menant à la fonction d’éducatrice à la petite enfance vise le développement de plusieurs compétences reliées aux exigences de l'emploi (Gariépy, Frenette Roy, Timmons Plamondon, 2000). Toutefois, bien que certains éléments de compétence fassent référence aux enfants récemment arrivés au pays, aucune compétence spécifique à l’éducation interculturelle n’est présente dans le programme (Lavallée, 2000). D’ailleurs, une décennie après la sortie du programme, Bouchard et Taylor (2008) constataient que le personnel des centres de la petite enfance et des services de garde en milieu familial n’avait pas la formation nécessaire pour faire face aux demandes d’ajustement en situation de diversité qui deviennent plus nombreuses. Puis, une décennie plus tard, c’est le Conseil québécois des services éducatifs à la petite enfance (CQSEPS, 2017) qui souligne à son tour l’insuffisance de cette formation et les lacunes présentent à ce jour. Enfin, le mémoire de février 2019 du CQSEPS met en évidence les difficultés d’application particulières du programme éducatif en contexte pluriethnique, notamment en ce qui a trait à la communication entre le personnel et les parents immigrants.
L'approche interculturelle en quoi cela consiste ?
L'approche interculturelle c'est d'abord de comprendre l'histoire ainsi que les défis de l'enfant et de l'adulte pour mieux les soutenir et les accompagner.
Il existe plusieurs manières de comprendre l’histoire et le parcours des enfants, des parents ou des adultes :
- par des ateliers d’échanges interculturels dans les milieux,
- par des conférences sur les différents défis d’adaptation et sur l’immigration,
- par des témoignages de la diversité québécoise et canadienne,
- ou encore par le développement de la compétence interculturelle au niveau collégial et universitaire.
Grâce à la formation interculturelle, des milliers d'enfants et de communautés sous-représentés et qui sont passés sous silence depuis plusieurs années auront la possibilité d'être entendus, de se sentir davantage soutenus par leur milieu et en sécurité.
Liste des organismes qui offrent la formation et des ateliers interculturels :
- Ensemble pour le respect de la diversité : Offre des ateliers dans les écoles primaires du Québec
- Couleurs d'enfants : la clé de l'intégration : Offre des conférences et des ateliers auprès des services de garde éducatifs à l'enfance (halte-garderie, milieu scolaire, camps de jour, CPE, garderies privées et milieu familial), les cégeps (département en éducation à l'enfance ) et les universités (département en éducation à l'enfance).
- Cégep de Shawinigan et du Vieux-Montréal : Offre de la formation en immigration et en intervention interculturelle
- UQAM : Offre de la formation en immigration, sur les questions identitaires, en pédagogie inclusive, en approche interculturelle, sur les défis d'adaptation et sur l'histoire des Premières Nations au Québec et au Canada.
Pour en connaître davantage sur les ateliers sur l'approche interculturelle pour les services de garde éducatifs à l'enfance (SGÉE), visitez le site internet au : https://www.couleursdenfants.ca/formation--atelier.html
Selon l'Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE)
« L'inclusion c'est l’ensemble des moyens utilisés pour que tous les enfants contribuent aux activités et à la vie de groupe et qu’ils développent leur plein potentiel. »
Qu'entendons nous par l'ensemble des moyens utilisés?
L’ensemble des moyens mis en œuvre sont nombreux, mais ils s’appuient d’abord sur la connaissance mutuelle et le partage des connaissances diversifiées sur les besoins particuliers et sur les différentes réalités vécues par les enfants, qu’ils soient immigrants ou non.
En effet, c’est par la connaissance et le partage des savoirs sur les différents besoins des enfants issus des communautés diversifiées que l’intervenante et l’intervenant seront en mesure de soutenir, d’accompagner les enfants et de les aider à développer leur plein potentiel.
En effet, c’est par la connaissance et le partage des savoirs sur les différents besoins des enfants issus des communautés diversifiées que l’intervenante et l’intervenant seront en mesure de soutenir, d’accompagner les enfants et de les aider à développer leur plein potentiel.
Parmi les différents besoins des enfants issus des communautés diversifiées du Québec, on compte notamment:
- les enfants de la guerre
- les enfants adoptés à l'international
- les enfants issus de l'immigration et de première génération
- les enfants avec des besoins et des défis particuliers
Les conséquences d'un manque de connaissances sur les différentes réalités et les besoins des enfants issus des communautés diversifiées du Québec.
D'après une étude menée, en 2013, auprès des enfants âgés entre 10 à 12 ans, issus de l'immigration, dans 42 écoles de la Capitale, sous l'égide de la sociologue et professeure titulaire à la Faculté des sciences infirmières de l'Université Laval, Louise Hamelin Brabant :
Plus de la moitié des répondants ont mentionné avoir subi du mépris, des préjugés raciaux voire du racisme. Des témoignages ont également fait mention de stigmatisation, d'exclusion ou encore d'intimidation. Physique, verbale, ou encore indirecte, cette violence sociale vient généralement d’autres enfants, non-immigrants. Surtout présente en milieu scolaire, elle peut avoir des effets psychologiques, générant stress et problèmes de concentration.
Selon l'Institut national de santé publique du Québec INSPQ:
- Environ 20 % des jeunes Canadiens seraient victimes d’intimidation.
- Les jeunes en seraient principalement la cible en raison de leur apparence, de leur poids, de leur expression de genre ou en raison d’un handicap physique, de la couleur de leur peau, de leur religion, de leur pays d’origine ou de leur sexe, c’est-à-dire principalement en raison de leurs différences.
En d’autres mots, les enfants qui subissent de l’intimidation, du racisme ou de la discrimination ont conscience qu’on les perçoit comme étant différents en raison d’un manque de connaissance concernant leurs réalités et leurs besoins.
Les avantages du partage des différents savoirs et connaissances sur les réalités et les besoins des enfants auprès de leur groupe.
réalités, les enfants seront amenés à développer des habiletés sociales tels que : le respect de la différence, l'empathie ainsi que l'entraide dès leur plus jeune âge.
Des habiletés sociales ou des moyens permettant à tous les enfants d’apprendre à contribuer aux activités et à la vie de groupe, tout en développant leur plein potentiel.
Des habiletés sociales ou des moyens permettant à tous les enfants d’apprendre à contribuer aux activités et à la vie de groupe, tout en développant leur plein potentiel.
Pour ce faire, l’enfant doit évoluer dans un environnement qui comprend leurs différences et leurs obstacles, afin qu’il soit ensuite invité à partager ses propres expériences et réalités avec le groupe.
En conclusion
Pour conclure, le développement des habiletés sociales s’apprend dès la petite enfance et permet aux enfants du groupe d’accepter les différences, de surmonter les obstacles et de se sentir en sécurité dans leur environnement. Ces habiletés sociales que les enfants pourront ensuite utiliser à l’école primaire et à l’âge adulte.
Pour connaître les ateliers offerts au personnel en éducation à l'enfance dans les services de garde éducatifs à l'enfance (SGÉE) sur l'inclusion des enfants avec des besoins particuliers et des enfants issus de l'immigration, visitez notre site internet à : https://www.couleursdenfants.ca/ateliers-pour-les-sgeacutee.html
Sources :
- Les enfants du racisme, Par Rabéa Kabbaj Journaliste, Congrès de l'Acfas, Acfas magazine, 6 mai 2023
- L'intimidation vécue par les jeunes, Institut National de Santé Publique du Québec (INSPQ)
Introduction
Il existe plusieurs définitions du racisme. Celle qui a attiré notre attention est celle d’Albert Memmi, un philosophe franco-tunisien célèbre. Selon lui, le racisme est : « la valorisation généralisée et définitive de différences réelles ou imaginaires au profit de l’accusateur et au détriment de la victime afin de justifier ses privilèges et son agression » (Memmi, 1994, p. 113).
Que veut dire « la valorisation généralisée et définitive de différences réelles ou imaginaires ?»
Prenez le cas du psychiatre Mailloux, qui avait été invité en 2007 au plateau de Tout le monde qui en parle (TLMP) et qui, devant deux millions de téléspectateurs, avait affirmé que « les Noirs ont un niveau intellectuel inférieur ». Il s’agit là d’un exemple de propos généralistes et définitifs à l’égard de la différence.
Dans ses propos racistes, on perçoit une théorie de l’essentialisation qui consiste à associer une mauvaise nature (par exemple : un niveau intellectuel inférieur), qui n’est pas seulement basée sur la couleur de la peau, mais qui est intrinsèque à l’identité d’une personne ou d’un groupe qui visiblement est différent de lui (par exemple : les Noirs).
Une association d’une mauvaise nature à un groupe visiblement différent de lui, qui justifie son privilège d’homme blanc et psychiatre, pour agresser la population noire devant des millions de téléspectateurs. Une population qui pourtant, lutte depuis des siècles pour la justice sociale, pour la légalité des droits et des chances, pour le respect de leur intégrité et de la différence. Des valeurs partagées par les sociétés québécoise, canadienne et d'ailleurs dans le monde.
Dans ses propos racistes, on perçoit une théorie de l’essentialisation qui consiste à associer une mauvaise nature (par exemple : un niveau intellectuel inférieur), qui n’est pas seulement basée sur la couleur de la peau, mais qui est intrinsèque à l’identité d’une personne ou d’un groupe qui visiblement est différent de lui (par exemple : les Noirs).
Une association d’une mauvaise nature à un groupe visiblement différent de lui, qui justifie son privilège d’homme blanc et psychiatre, pour agresser la population noire devant des millions de téléspectateurs. Une population qui pourtant, lutte depuis des siècles pour la justice sociale, pour la légalité des droits et des chances, pour le respect de leur intégrité et de la différence. Des valeurs partagées par les sociétés québécoise, canadienne et d'ailleurs dans le monde.
Effets pervers du racisme sur les enfants plus susceptibles de le subir
De plus en plus d'études tendent à démontrer que les effets pervers du racisme sur les enfants sont nombreux. Chez les enfants issus de l'immigration et des minorités visibles ou ethniques, le racisme ou les propos racistes ont pour effet de :
- complexifier leur construction identitaire et leur adaptation à leur nouvelle société d'accueil ;
- rejeter la société qui les ont vu naître et ou grandir ou de se replier sur leur communauté d'origine ;
- ou de se distancier de leur différence ethnique ou visible, après l'avoir intériorisée comme inférieure à la société d'accueil ou à la culture majoritaire.
Exemples de rejets de la différence ethnique chez des enfants noirs
Voir le test de la poupée blanche et la poupée noire réalisé Québec en 2022 à travers le documentaire « T'es belle pour une noire» avec Varda Étienne sur tout.tv .
Statistiques chez les enfants issus de l'immigration dans des écoles primaires de la Capitale
D'après une étude menée, en 2013, auprès des enfants âgés entre 10 à 12 ans, issus de l'immigration, dans 42 écoles de la Capitale, sous l'égide de la sociologue et professeure titulaire à la Faculté des sciences infirmières de l'Université Laval, Louise Hamelin Brabant :
Plus de la moitié des répondants ont mentionné avoir subi du mépris, des préjugés raciaux voire du racisme. Des témoignages ont également fait mention de stigmatisation, d'exclusion ou encore d'intimidation. Physique, verbale, ou encore indirecte, cette violence sociale vient généralement d’autres enfants, non-immigrants. Surtout présente en milieu scolaire, elle peut avoir des effets psychologiques, générant stress et problèmes de concentration. En outre, cette violence complexifie leur construction identitaire et leur adaptation à leur nouvelle société d'accueil. Aussi, elle pousse ces jeunes à rejeter ce nouvel environnement de vie et à se replier sur leur communauté d'origine, ou au contraire à chercher à se distancier de celle-ci, après l'avoir intériorisée comme inférieure à la société d'accueil. (Source : https://www.acfas.ca/publications/magazine/2013/05/enfants-racisme )
Témoignages de parents sur les micro-agressions sur la différence physique de leur enfant :
En d’autres mots, les enfants apprennent et perçoivent très tôt la différence. Sans un encadrement éducatif de qualité et qui est ouvert à aborder la différence de façon saine et positive, les enfants se retrouveront seuls à essayer de la comprendre. Et seront plus susceptibles de partager des propos négatifs envers la différence par manque de connaissances.
Effets pervers du racisme chez les enfants moins susceptibles de le subir
Au même titre que les enfants plus susceptibles de subir du racisme, chez les enfants moins susceptibles de le subir, en grandissant dans des propos racistes, voire haineux, envers la différence, ceux-ci peuvent finir par développer de l'angoisse et de l'anxiété devant ceux ou celles qui leur semblent différents. Allant jusqu' à reproduire inconsciemment ou consciemment les même gestes et propos racistes en vue de se protéger de la différence.
De plus, sans un partage sain et positif de la différence, les enfants qui en sont témoins seront moins susceptibles de développer des liens sociaux de qualité envers ceux et celles qui leur semblent différents.
De plus, sans un partage sain et positif de la différence, les enfants qui en sont témoins seront moins susceptibles de développer des liens sociaux de qualité envers ceux et celles qui leur semblent différents.
Les solutions proposées pour prévenir le racisme dès la période de l'enfance
- Utiliser des moments de causerie pour parler des différences culturelles sans jugement.
- Montrer des images ou des personnages ayant des traits ethniques ou physiques variés, afin d’habituer le regard des enfants à la différence.
- Raconter des histoires sur des expériences et des réalités culturelles variées, ainsi que sur les inégalités sociales, afin de sensibiliser les enfants à la différence et de les amener à partager des solutions rassembleuses, équitables et inclusives.
Exemples de livres pour enfants qui abordent la différence culturelle et les inégalités sociales
Profitez de notre offre d'atelier pour les services de garde éducatifs à l'enfance (SGÉE) sur « Les mécanismes d'exclusion sociale : comment les prévenir dès la période de l'enfance ?