IntroductionIl existe plusieurs définitions du racisme. Celle qui a attiré notre attention est celle d’Albert Memmi, un philosophe franco-tunisien célèbre. Selon lui, le racisme est : « la valorisation généralisée et définitive de différences réelles ou imaginaires au profit de l’accusateur et au détriment de la victime afin de justifier ses privilèges et son agression » (Memmi, 1994, p. 113). Que veut dire « la valorisation généralisée et définitive de différences réelles ou imaginaires ?»Prenez le cas du psychiatre Mailloux, qui avait été invité en 2007 au plateau de Tout le monde qui en parle (TLMP) et qui, devant deux millions de téléspectateurs, avait affirmé que « les Noirs ont un niveau intellectuel inférieur ». Il s’agit là d’un exemple de propos généralistes et définitifs à l’égard de la différence. Dans ses propos racistes, on perçoit une théorie de l’essentialisation qui consiste à associer une mauvaise nature (par exemple : un niveau intellectuel inférieur), qui n’est pas seulement basée sur la couleur de la peau, mais qui est intrinsèque à l’identité d’une personne ou d’un groupe qui visiblement est différent de lui (par exemple : les Noirs). Une association d’une mauvaise nature à un groupe visiblement différent de lui, qui justifie son privilège d’homme blanc et psychiatre, pour agresser la population noire devant des millions de téléspectateurs. Une population qui pourtant, lutte depuis des siècles pour la justice sociale, pour la légalité des droits et des chances, pour le respect de leur intégrité et de la différence. Des valeurs partagées par les sociétés québécoise, canadienne et d'ailleurs dans le monde. Effets pervers du racisme sur les enfants plus susceptibles de le subirDe plus en plus d'études tendent à démontrer que les effets pervers du racisme sur les enfants sont nombreux. Chez les enfants issus de l'immigration et des minorités visibles ou ethniques, le racisme ou les propos racistes ont pour effet de :
Exemples de rejets de la différence ethnique chez des enfants noirs Voir le test de la poupée blanche et la poupée noire réalisé Québec en 2022 à travers le documentaire « T'es belle pour une noire» avec Varda Étienne sur tout.tv . Statistiques chez les enfants issus de l'immigration dans des écoles primaires de la Capitale D'après une étude menée, en 2013, auprès des enfants âgés entre 10 à 12 ans, issus de l'immigration, dans 42 écoles de la Capitale, sous l'égide de la sociologue et professeure titulaire à la Faculté des sciences infirmières de l'Université Laval, Louise Hamelin Brabant : Plus de la moitié des répondants ont mentionné avoir subi du mépris, des préjugés raciaux voire du racisme. Des témoignages ont également fait mention de stigmatisation, d'exclusion ou encore d'intimidation. Physique, verbale, ou encore indirecte, cette violence sociale vient généralement d’autres enfants, non-immigrants. Surtout présente en milieu scolaire, elle peut avoir des effets psychologiques, générant stress et problèmes de concentration. En outre, cette violence complexifie leur construction identitaire et leur adaptation à leur nouvelle société d'accueil. Aussi, elle pousse ces jeunes à rejeter ce nouvel environnement de vie et à se replier sur leur communauté d'origine, ou au contraire à chercher à se distancier de celle-ci, après l'avoir intériorisée comme inférieure à la société d'accueil. (Source : https://www.acfas.ca/publications/magazine/2013/05/enfants-racisme ) Témoignages de parents sur les micro-agressions sur la différence physique de leur enfant : En d’autres mots, les enfants apprennent et perçoivent très tôt la différence. Sans un encadrement éducatif de qualité et qui est ouvert à aborder la différence de façon saine et positive, les enfants se retrouveront seuls à essayer de la comprendre. Et seront plus susceptibles de partager des propos négatifs envers la différence par manque de connaissances. Effets pervers du racisme chez les enfants moins susceptibles de le subirAu même titre que les enfants plus susceptibles de subir du racisme, chez les enfants moins susceptibles de le subir, en grandissant dans des propos racistes, voire haineux, envers la différence, ceux-ci peuvent finir par développer de l'angoisse et de l'anxiété devant ceux ou celles qui leur semblent différents. Allant jusqu' à reproduire inconsciemment ou consciemment les même gestes et propos racistes en vue de se protéger de la différence. De plus, sans un partage sain et positif de la différence, les enfants qui en sont témoins seront moins susceptibles de développer des liens sociaux de qualité envers ceux et celles qui leur semblent différents. Les solutions proposées pour prévenir le racisme dès la période de l'enfance
Exemples de livres pour enfants qui abordent la différence culturelle et les inégalités socialesProfitez de notre offre d'atelier pour les services de garde éducatifs à l'enfance (SGÉE) sur « Les mécanismes d'exclusion sociale : comment les prévenir dès la période de l'enfance ?
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