Témoignage d'une éducatrice à l'enfanceOn est en 2016 et j’ai à ma charge dix (10) enfants âgés de quatre (4) ans au sein d’un CPE. Généralement, les garçons s’entendent bien. Un matin parmi tant d'autres, un garçon du groupe commence à chuchoter un message à l'oreille d'un autre garçon. Puis le deuxième garçon chuchote le même message à l'oreille du troisième garçon. Puis le troisième fait la même chose au quatrième. Au bout de quelques minutes, les neuf (9) enfants blancs se sont regroupés ensemble. Ils se sont mis à faire des commentaires négatifs au sujet du petit garçon métis (mi-blanc, mi-noir). Évidemment, le petit garçon métis ne comprenait pas ce qui se passait et il était très triste face à la situation. Il ne savait pas quoi faire ni comment réagir. À ce moment-là, je me trouvais à la bonne place et j’ai appliqué les sept pistes d’intervention mentionnées plus bas dans l'article. Le résultat a été incroyablement positif : les neuf petits garçons se sont excusés auprès de l’enfant métis et ils ont ensuite joué ensemble. Une situation similaire ne s'est pas reproduite auprès du groupe et au courant de l'année. Mais je me demande si les autres collègues savent comment réagir face à une telle situation. Dans le cadre de la Semaine d’actions contre le racisme (SACR), qui a lieu du 21 mars au 31 mars, nous souhaitons souligner l’importance des personnes impliquées dans l’adoption de gestes concrets pour prévenir le racisme et les comportements d’exclusion sociale dès la petite enfance. Des comportements d'exclusion qui peuvent nuire au bien-être des tout-petits. Témoignages de parents sur les microagressions et le racisme vécus par leurs enfants âgés de 0 à 5 ans.Les effets d'un environnement non adapté pour prévenir le racisme et les comportements d'exclusion sociale.D'après une étude menée, en 2013, auprès des enfants âgés entre 10 à 12 ans, issus de l'immigration, dans 42 écoles de la Capitale, sous l'égide de la sociologue et professeure titulaire à la Faculté des sciences infirmières de l'Université Laval, Louise Hamelin Brabant : Plus de la moitié des répondants ont mentionné avoir subi du mépris, des préjugés raciaux voire du racisme. Des témoignages ont également fait mention de stigmatisation, d'exclusion ou encore d'intimidation. Physique, verbale, ou encore indirecte, cette violence sociale vient généralement d’autres enfants, non-immigrants. Surtout présente en milieu scolaire, elle peut avoir des effets psychologiques, générant stress et problèmes de concentration. Outre ces effets sur la santé, les enfants qui font face au racisme et aux microagressions, peuvent développer une perception négative d’eux-mêmes et de leurs différences. Cela peut entraîner des conséquences sur la construction identitaire et sociale, l'estime de soi et celle des autres. De plus, les enfants qui subissent ou qui font subir ces comportements d’exclusion sociale, qu’ils fassent partie du groupe majoritaire ou minoritaire, si ces comportements sont bien encadrés, peuvent adopter à leur tour des comportements pour prévenir l'exclusion sociale. Quelle structure à mettre en place pour prévenir et pour intervenir lorsqu'un enfant subit des comportements d'exclusion sociale dans son groupe ?Pour faire suite aux témoignages des parents, nous allons vous proposer des pistes d’intervention à adopter et à mettre en place pour prévenir les comportements d’exclusion sociale au sein du groupe. 1. Analyser la composition du groupe. S'agit-il d'un groupe qui partage en grande majorité des expériences migratoires ? Y a-t-il des minorités visibles dans le groupe ? Y a-t-il des enfants qui ont besoin d'un soutien particulier ? Etc. 2. Observer les comportements d'exclusion sociale dans le groupe. Ou, si vous observez qu'un enfant vit de l'exclusion et qu'il est le seul représentant d'une minorité visible dans le groupe, il est probable que son exclusion soit en lien avec le manque de connaissances du groupe sur les différences ethniques de l'enfant. En effet, les comportements d'exclusion sociale reposent souvent sur le manque de connaissances du groupe sur les différences observables. 3. Manifester votre compréhension sur les sentiments de l'enfant qui est exclut du groupe. son intervenante et de son intervenant. Avec leur appui, l'enfant pourra se sentir en confiance pour intervenir lors d'une telle situation. 4. Réunissez le groupe pour partager une histoire sur les différences observables, sur les comportements d'exclusion sociale et l'acceptation de la différence.
à proposer des solutions pour prévenir de telle situation, les enfants participent à la mise en place d'un environnement inclusif pour toutes et pour tous. 5. Faites un lien entre l'histoire et la situation vécue dans le groupe. 6. Invitez les enfants qui ont adopté des comportements d'exclusion sociale à s'excuser auprès de leur ami (e) qui en a été victime.
7. Terminer votre intervention sur une note positive. Voici quelques idées de livres pour enfant qui abordent les différences, les mécanismes d'exclusion sociale et l'acceptation de la différence.Bonne lecture ! 😊 |
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