Vous avez été nombreux à nous poser la question « Comment aborder les origines ethniques de la personne sans créer de malaises ? »En effet, il semblerait y avoir une ouverture pour aborder les origines ethniques de la personne, dans un contexte éducatif, afin de favoriser le rapprochement interculturel. Selon une étude menée auprès de 97 étudiantes et des étudiants à l'UQAM sur leurs interactions de la journée avec des personnes de cultures différentes :Les journées où l’on rapportait plus d’interactions avec des personnes d’une autre culture étaient aussi celles où l’on observait davantage de détresse psychologique. Une détresse psychologique définit comme un sentiment global de mal-être pouvant se manifester par du stress, de l’anxiété ou de la déprime, par exemple. Celle-ci agit sur l'humeur négative, l'anxiété, le stress, l'inconfort et l'impression de marcher sur des œufs. Cette impression de marcher sur des œufs peut-être liée à un manque d'expérience ou de formation en immigration et auprès des communautés ethnoculturelles diversifiées. Le personnel des centres de la petite enfance et des services de garde en milieu familial n’avait pas la formation nécessaire pour faire face aux demandes d’ajustement en situation de diversité qui deviennent plus nombreuses.» Parmi la formation en situation de diversité, on compte, entre autre, la communication interculturelle qui a pour objectif de diminuer les situations de malaise et inconfortables pour arborer les différences culturelles et les origines de la personne en contexte éducatif. Voici quelques pistes de solution qui pourront vous aider à aborder les origines et les différences culturelles sans créer de malaises ou de situations inconfortables.1. Éviter de poser les questions « D'où viens-tu ? » ou «Quelles sont vos origines ? » dès les premiers contacts avec la personne. Bien que ces questions soient posées dans un esprit de curiosité et de désir d’en apprendre davantage sur les origines de la personne qui se trouve en face de nous, il est important de garder à l’esprit que vous êtes peut-être la troisième ou la cinquième personne à lui avoir poser cette question durant la journée. Or, cette personne peut ressentir une redondance dans le fait d’aborder cette question ou avoir l’impression que notre seul intérêt porte sur ses origines plutôt que sur la personne elle-même. De plus, la question « Quelles sont tes origines ? » se réfère à la notion de l'étranger. Pour certaines Québécoises et certains Québécois de première, de deuxième ou de troisième génération, cette question peut être complexe à répondre, car elle sollicite des identités étrangères et des souvenirs du passé qu’ils n’ont pas forcément vécus. Et non leurs expériences québécoises et canadiennes. Cela peut donc entrainer un malaise identitaire et une situation inconfortable. 2. Briser la glace en commençant par aborder des intérêts en commun. Par exemple, lorsque vous rencontrerez un parent, un collègue ou une personne qui vous semble étrangère à première vue, abordez les sujets qui vous animent, comme l’éducation des enfants, les valeurs familiales, le sport, la cuisine, la danse, les voyages, etc. En parlant des intérêts en commun, on peut découvrir des affinités et créer des liens significatifs. À force de se côtoyer et de partager des intérêts en commun, les individus se sentiront davantage plus à l’aise pour aborder leurs différences culturelles et leurs origines ethniques. En créant un environnement d’aisance et en bâtissant une relation de confiance, les discussions sur les différences deviennent davantage plus agréables et enrichissantes d'un côté comme de l'autre. ConclusionEn bref, brusquer la conversation en abordant directement les différences plutôt que les ressemblances, peut créer un climat malaisant et des situations inconfortables. Nous espérons que cet article vous a plu. N'hésitez pas à communiquer avec nous et à partager d’autres suggestions et commentaires. Écrivez nous à [email protected] Sources:
- Joanie Doucet, Université du Québec à Montréal (UQAM), Conseillère en communication, division des relations avec la presse et événements spéciaux, actualité UQAM, 14 août 2023. Lien : Une étude réalisée à l'UQAM se penche sur les malaises interculturelles - Manon Boily et Melissa Bissonnette, Université du Québec à Montréal, revue des sciences de l'éducation de McGill, vol. 54, no #3, automne 2019. Lien : Le développement d'une compétence interculturelle chez des éducatrices en milieu de garde éducatif pluriethnique |
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