Vous avez été nombreux à nous poser la question « Comment aborder les origines ethniques et l'immigration sans créer de malaises ? » Selon une étude menée auprès de 97 étudiantes et des étudiants à l'UQAM sur leurs interactions de la journée avec des personnes de cultures différentes :Les journées où l’on rapportait plus d’interactions avec des personnes d’une autre culture étaient aussi celles où l’on observait davantage de détresse psychologique. Une détresse psychologique définit comme un sentiment global de mal-être pouvant se manifester par du stress, de l’anxiété ou de la déprime, par exemple. Celle-ci agit sur l'humeur négative, l'anxiété, le stress, l'inconfort et l'impression de marcher sur des œufs. Statistique sur la formation en éducation à l'enfance :En 2021, parmi les 29 Cégeps au Québec offrant la formation en éducation à l'enfance, seulement deux (2) proposent un cours entièrement consacré en immigration et l'intervention interculturelle ; le cégep du Vieux Montréal et le cégep de Shawinigan. Ce qui veut dire que chaque année, des milliers d'éducatrices et éducateurs à l'enfance, à travers le Québec, entrent sur le marché du travail sans connaître les défis d'adaptation ni les particularités des enfants en contexte pluriethnique et interculturel. Pourtant l'immigration fait partie de la réalité de milliers d'enfants au Québec. Des enfants qui fréquentent les services de garde éducatifs à l'enfance de génération en génération ! Or, en suivant cette logique, la formation non obligatoire en immigration et sur l'approche interculturelle auprès du personnel en éducation contribue à entretenir le malaise et un manque de connaissances en situation de diversité interculturelle. Le programme éducatif du ministère de la famille : « Accueillir la petite enfance » vu par des experts et expertes en éducationLe programme éducatif du ministère de la famille Accueillir la petite enfance est dans la mire d'expertes et experts en éducation à l'enfance. Selon une étude réalisée auprès d’éducatrices travaillant dans un centre de la petite enfance pluriethnique de Montréal, le secteur administratif qui accueil le plus grand nombre de familles immigrantes (dans la REVUE DES SCIENCES DE L’ÉDUCATION DE MCGILL • VOL. 54 NO3 AUTOMNE 2019 ) : [...] la formation initiale de niveau collégial menant à la fonction d’éducatrice à la petite enfance vise le développement de plusieurs compétences reliées aux exigences de l'emploi (Gariépy, Frenette Roy, Timmons Plamondon, 2000). Toutefois, bien que certains éléments de compétence fassent référence aux enfants récemment arrivés au pays, aucune compétence spécifique à l’éducation interculturelle n’est présente dans le programme (Lavallée, 2000). D’ailleurs, une décennie après la sortie du programme, Bouchard et Taylor (2008) constataient que le personnel des centres de la petite enfance et des services de garde en milieu familial n’avait pas la formation nécessaire pour faire face aux demandes d’ajustement en situation de diversité qui deviennent plus nombreuses. Puis, une décennie plus tard, c’est le Conseil québécois des services éducatifs à la petite enfance (CQSEPS, 2017) qui souligne à son tour l’insuffisance de cette formation et les lacunes présentent à ce jour. Enfin, le mémoire de février 2019 du CQSEPS met en évidence les difficultés d’application particulières du programme éducatif en contexte pluriethnique, notamment en ce qui a trait à la communication entre le personnel et les parents immigrants. L'approche interculturelle en quoi cela consiste ?L'approche interculturelle c'est d'abord de comprendre l'histoire ainsi que les défis de l'enfant et de l'adulte pour mieux les soutenir et les accompagner. Il existe plusieurs manières de comprendre l’histoire et le parcours des enfants, des parents ou des adultes :
Grâce à la formation interculturelle, des milliers d'enfants et de communautés sous-représentés et qui sont passés sous silence depuis plusieurs années auront la possibilité d'être entendus, de se sentir davantage soutenus par leur milieu et en sécurité. Liste des organismes qui offrent la formation et des ateliers interculturels :
Pour en connaître davantage sur les ateliers sur l'approche interculturelle pour les services de garde éducatifs à l'enfance (SGÉE), visitez le site internet au : https://www.couleursdenfants.ca/formation--atelier.html
Selon l'Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE)« L'inclusion c'est l’ensemble des moyens utilisés pour que tous les enfants contribuent aux activités et à la vie de groupe et qu’ils développent leur plein potentiel. » Qu'entendons nous par l'ensemble des moyens utilisés?L’ensemble des moyens mis en œuvre sont nombreux, mais ils s’appuient d’abord sur la connaissance mutuelle et le partage des connaissances diversifiées sur les besoins particuliers et sur les différentes réalités vécues par les enfants, qu’ils soient immigrants ou non. En effet, c’est par la connaissance et le partage des savoirs sur les différents besoins des enfants issus des communautés diversifiées que l’intervenante et l’intervenant seront en mesure de soutenir, d’accompagner les enfants et de les aider à développer leur plein potentiel. Parmi les différents besoins des enfants issus des communautés diversifiées du Québec, on compte notamment:
Les conséquences d'un manque de connaissances sur les différentes réalités et les besoins des enfants issus des communautés diversifiées du Québec.D'après une étude menée, en 2013, auprès des enfants âgés entre 10 à 12 ans, issus de l'immigration, dans 42 écoles de la Capitale, sous l'égide de la sociologue et professeure titulaire à la Faculté des sciences infirmières de l'Université Laval, Louise Hamelin Brabant : Plus de la moitié des répondants ont mentionné avoir subi du mépris, des préjugés raciaux voire du racisme. Des témoignages ont également fait mention de stigmatisation, d'exclusion ou encore d'intimidation. Physique, verbale, ou encore indirecte, cette violence sociale vient généralement d’autres enfants, non-immigrants. Surtout présente en milieu scolaire, elle peut avoir des effets psychologiques, générant stress et problèmes de concentration. Selon l'Institut national de santé publique du Québec INSPQ:
En d’autres mots, les enfants qui subissent de l’intimidation, du racisme ou de la discrimination ont conscience qu’on les perçoit comme étant différents en raison d’un manque de connaissance concernant leurs réalités et leurs besoins. Les avantages du partage des différents savoirs et connaissances sur les réalités et les besoins des enfants auprès de leur groupe.réalités, les enfants seront amenés à développer des habiletés sociales tels que : le respect de la différence, l'empathie ainsi que l'entraide dès leur plus jeune âge. Des habiletés sociales ou des moyens permettant à tous les enfants d’apprendre à contribuer aux activités et à la vie de groupe, tout en développant leur plein potentiel. Pour ce faire, l’enfant doit évoluer dans un environnement qui comprend leurs différences et leurs obstacles, afin qu’il soit ensuite invité à partager ses propres expériences et réalités avec le groupe. En conclusionPour conclure, le développement des habiletés sociales s’apprend dès la petite enfance et permet aux enfants du groupe d’accepter les différences, de surmonter les obstacles et de se sentir en sécurité dans leur environnement. Ces habiletés sociales que les enfants pourront ensuite utiliser à l’école primaire et à l’âge adulte. Pour connaître les ateliers offerts au personnel en éducation à l'enfance dans les services de garde éducatifs à l'enfance (SGÉE) sur l'inclusion des enfants avec des besoins particuliers et des enfants issus de l'immigration, visitez notre site internet à : https://www.couleursdenfants.ca/ateliers-pour-les-sgeacutee.html Sources :
IntroductionIl existe plusieurs définitions du racisme. Celle qui a attiré notre attention est celle d’Albert Memmi, un philosophe franco-tunisien célèbre. Selon lui, le racisme est : « la valorisation généralisée et définitive de différences réelles ou imaginaires au profit de l’accusateur et au détriment de la victime afin de justifier ses privilèges et son agression » (Memmi, 1994, p. 113). Que veut dire « la valorisation généralisée et définitive de différences réelles ou imaginaires ?»Prenez le cas du psychiatre Mailloux, qui avait été invité en 2007 au plateau de Tout le monde qui en parle (TLMP) et qui, devant deux millions de téléspectateurs, avait affirmé que « les Noirs ont un niveau intellectuel inférieur ». Il s’agit là d’un exemple de propos généralistes et définitifs à l’égard de la différence. Dans ses propos racistes, on perçoit une théorie de l’essentialisation qui consiste à associer une mauvaise nature (par exemple : un niveau intellectuel inférieur), qui n’est pas seulement basée sur la couleur de la peau, mais qui est intrinsèque à l’identité d’une personne ou d’un groupe qui visiblement est différent de lui (par exemple : les Noirs). Une association d’une mauvaise nature à un groupe visiblement différent de lui, qui justifie son privilège d’homme blanc et psychiatre, pour agresser la population noire devant des millions de téléspectateurs. Une population qui pourtant, lutte depuis des siècles pour la justice sociale, pour la légalité des droits et des chances, pour le respect de leur intégrité et de la différence. Des valeurs partagées par les sociétés québécoise, canadienne et d'ailleurs dans le monde. Effets pervers du racisme sur les enfants plus susceptibles de le subirDe plus en plus d'études tendent à démontrer que les effets pervers du racisme sur les enfants sont nombreux. Chez les enfants issus de l'immigration et des minorités visibles ou ethniques, le racisme ou les propos racistes ont pour effet de :
Exemples de rejets de la différence ethnique chez des enfants noirs Voir le test de la poupée blanche et la poupée noire réalisé Québec en 2022 à travers le documentaire « T'es belle pour une noire» avec Varda Étienne sur tout.tv . Statistiques chez les enfants issus de l'immigration dans des écoles primaires de la Capitale D'après une étude menée, en 2013, auprès des enfants âgés entre 10 à 12 ans, issus de l'immigration, dans 42 écoles de la Capitale, sous l'égide de la sociologue et professeure titulaire à la Faculté des sciences infirmières de l'Université Laval, Louise Hamelin Brabant : Plus de la moitié des répondants ont mentionné avoir subi du mépris, des préjugés raciaux voire du racisme. Des témoignages ont également fait mention de stigmatisation, d'exclusion ou encore d'intimidation. Physique, verbale, ou encore indirecte, cette violence sociale vient généralement d’autres enfants, non-immigrants. Surtout présente en milieu scolaire, elle peut avoir des effets psychologiques, générant stress et problèmes de concentration. En outre, cette violence complexifie leur construction identitaire et leur adaptation à leur nouvelle société d'accueil. Aussi, elle pousse ces jeunes à rejeter ce nouvel environnement de vie et à se replier sur leur communauté d'origine, ou au contraire à chercher à se distancier de celle-ci, après l'avoir intériorisée comme inférieure à la société d'accueil. (Source : https://www.acfas.ca/publications/magazine/2013/05/enfants-racisme ) Témoignages de parents sur les micro-agressions sur la différence physique de leur enfant : En d’autres mots, les enfants apprennent et perçoivent très tôt la différence. Sans un encadrement éducatif de qualité et qui est ouvert à aborder la différence de façon saine et positive, les enfants se retrouveront seuls à essayer de la comprendre. Et seront plus susceptibles de partager des propos négatifs envers la différence par manque de connaissances. Effets pervers du racisme chez les enfants moins susceptibles de le subirAu même titre que les enfants plus susceptibles de subir du racisme, chez les enfants moins susceptibles de le subir, en grandissant dans des propos racistes, voire haineux, envers la différence, ceux-ci peuvent finir par développer de l'angoisse et de l'anxiété devant ceux ou celles qui leur semblent différents. Allant jusqu' à reproduire inconsciemment ou consciemment les même gestes et propos racistes en vue de se protéger de la différence. De plus, sans un partage sain et positif de la différence, les enfants qui en sont témoins seront moins susceptibles de développer des liens sociaux de qualité envers ceux et celles qui leur semblent différents. Les solutions proposées pour prévenir le racisme dès la période de l'enfance
Exemples de livres pour enfants qui abordent la différence culturelle et les inégalités socialesProfitez de notre offre d'atelier pour les services de garde éducatifs à l'enfance (SGÉE) sur « Les mécanismes d'exclusion sociale : comment les prévenir dès la période de l'enfance ?
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